Bio c’ Bon : des craintes sur la mise des épargnants

Oct 16, 2020 | Epargne

Des particuliers, qui ont investi 114 millions d’euros dans les magasins de Bio c’ Bon, voient leur mise exposée du fait des difficulté de la chaîne, placée en redressement judiciaire.

Les difficultés de la chaîne de magasins bio, placée en redressement judiciaire le 2 septembre, s’étendent aux épargnants selon des informations du Figaro. Alors que près de 25 % du capital de chaque magasin est détenu par près de 2 800 épargnants, ces derniers craignent aujourd’hui que la situation de l’entreprise, dont les dettes sont gelées, grèvent leur investissement. Cinq repreneurs potentiels du groupe doivent se manifester ce mardi 15 septembre, mais « les dettes sont pharaoniques, et il y a peu de chance que les groupes intéressés reprennent tout le passif : près de 226 millions d’euros, dont 114 millions pour les seuls épargnants », explique le journal. Des créanciers qui risquent de passer à l’arrière-plan : « les épargnants arrivent tout en bout de chaîne, après les salariés, l’État, les fournisseurs garantis », explique au journal Hélène Feron-Poloni, avocate spécialisée au sein du cabinet Lecoq-Vallon et Feron-Poloni.

Quid du capital garanti ?

Si en théorie, les sommes placées dans les produits Bio c’ Bon offrent une garantie en capital, avec un remboursement au bout de cinq ans assorti des intérêts, la mise en redressement judiciaire de Bio c’ Bon SAS met de l’ombre sur cette protection. Avec des mises moyennes de 20 000 à 30 000 euros, certains épargnants ont placé jusqu’à 200 000 euros dans ces produits, soit le maximum autorisé. Or « depuis mars-avril, la société ne renvoie plus les contrats de cession qui permettent de racheter ses parts comme c’est prévu », raconte au Figaro une gestionnaire de patrimoine chargée de récupérer les fonds de ses clients.

L’offre Bio c’ Bon propose aussi d’acheter les murs par l’intermédiaire de la foncière Marne & Finance, dirigée par le patron de Bio c’ Bon, Thierry Chouraqui. Une opération au sujet de laquelle l’Autorité des marchés financiers (AMF) avait alerté, en adressant un appel à la vigilance et signalant une information « insuffisante » pour permettre aux épargnants d’apprécier le risque de non-respect de promesse de rachat des parts. Toutefois, l’AMF avait décidé, en décembre 2018 de ne pas ouvrir de procédure de sanction à l’encontre de Marne & Finance ou de ses dirigeants.

La dette de Marne & Finance n’entre pas dans la procédure de périmètre du redressement judiciaire, mais elle se monterait à 200 millions d’euros selon les informations du quotidien.

Intervention d’Hélène Feron-Poloni dans le Figaro Econome du 16 Octobre 2020. 

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